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Olivier WalraveU1r Coach
Vagues décoratives

L’Égo : Ami ou Ennemi ?

L’égo n’est ni une faute morale, ni une qualité à cultiver. Il n’est pas davantage un ennemi à abattre.

C'est une dimension psychique avec laquelle chacun compose, souvent sans y prêter attention.

Il permet de se structurer, de se différencier, de tenir debout. Sans lui, il n’y aurait ni identité, ni choix, ni capacité à traverser les épreuves.

Mais lorsque l’égo se fige en posture défensive — dans la comparaison, la méfiance ou le contrôle — il n’aide plus la vie ; il la complique.

Quand l’égo cherche à se rassurer: Un égo fragilisé ne cherche pas spontanément à se transformer. Il cherche d’abord à se rassurer. Par la reconnaissance. Par la réussite. Par l’image, le statut, parfois le pouvoir.

Ces stratégies donnent l’illusion d’une solidité intérieure. Elles produisent souvent l’inverse. Plus l’égo dépend du regard extérieur, plus il devient instable. Et plus il devient instable, plus il exige d’être nourri.

Réussir ne suffit pas toujours: La réussite sociale ou professionnelle n’est pas un problème en soi. Elle peut être le fruit d’un engagement sincère, d’un travail réel, d’un talent assumé.

Mais elle ne garantit ni la paix intérieure, ni le sentiment d’être à sa place. Il arrive que l’on atteigne ce que l’on pensait vouloir, et qu’un sentiment de vide subsiste.

Ce décalage n’est pas un échec. Il signale souvent une distance entre ce que l’on projette… et ce que l’on ressent : ce qui fait sens, ce qui sonne juste, ce qui fatigue.

Masculin, féminin : des dynamiques en tension: L’égo ne s’exprime pas de la même manière chez chacun. Il est traversé par des dynamiques dites masculines et féminines, indépendamment du sexe, du genre ou de l’orientation.

Chez certains, il s’organise autour du contrôle, de la performance, de l’affirmation. Chez d’autres, autour de l’adaptation, du sacrifice ou de l’effacement. Aucune de ces formes n’est en soi supérieure.

Elles deviennent problématiques lorsqu’elles se figent — ou lorsqu’elles servent à éviter une responsabilité intérieure, parfois au prix d’une souffrance silencieuse, voire d’un ressentiment diffus.

Un égo façonné par l’histoire: L’égo n’arrive pas tout fait. L’enfance, l’adolescence et le début de l’âge adulte le marquent, le façonnent. Il se construit au contact du cadre, du regard et des premières limites.

Puis il se consolide — parfois se durcit — lorsque le regard des autres devient central. Rejet, abandon, humiliation, trahison, sentiment d’injustice : ces expériences peuvent laisser une empreinte durable.

Ces expériences ne condamnent pas. Elles structurent des manières de se protéger, qui peuvent ensuite piloter nos réactions sans que nous en ayons conscience.

Un contexte qui entretient la confusion: Les sociétés contemporaines valorisent la performance, la visibilité, la reconnaissance rapide. Les réseaux sociaux amplifient cette logique, en proposant des modèles « simples » à imiter, plus que des repères à construire.

Cette confusion est aujourd’hui largement présente e chez les plus jeunes. La quête de reconnaissance, de visibilité ou de conformité prend souvent le pas sur l’expérience vécue pour soi. Une vie virtuelle au détriment d’une vie concrète, présente, vécue.

Une construction de l’égo qui s’appuie sur les publications et les likes pour obtenir validation et reconnaissance. Un baromètre social à la place d’une boussole intérieure, capable d’accueillir le regard des autres sans s’y soumettre.

Dans cet environnement, il devient facile de confondre valeur personnelle et exposition publique. Et difficile de développer une stabilité intérieure indépendante du regard des autres.

Le bas âge, de la naissance à environ huit ans, est souvent décrit comme la période où se construisent les premiers appuis : présence, sécurité, continuité affective.

A ce titre, Valérie Vayer, auteure et psychothérapeute, soutient que le manque de maternage au sens large — familial, relationnel et sociétal — dans la petite enfance, au sein de modèles contemporains marqués par la séparation précoce, contribue largement à la construction d’égos fragilisés, insuffisamment matures à l’âge adulte.

La responsabilité de l’adulte:

Comprendre l’égo ne suffit pas. À un moment, la question devient : qu’en faisons-nous ? Ajusté, il ne cherche ni à dominer ni à disparaître. Il accepte la négociation avec le réel — là où l’égo rigide cherche à imposer ou à fuir.

Cela demande de la lucidité, une capacité à se regarder fonctionner. Si de la culpabilité émerge, elle peut devenir un levier.

L’égo peut soutenir la vie ou l’entraver. Il peut structurer ou enfermer.

La question n’est pas de le combattre. Mais plutôt : est-ce que je dirige mon égo… ou est-ce lui qui me pilote ?


Si tu veux approfondir, ces livres font références:

"Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent" de Stephen R. Covey
Ce livre explore la gestion de soi à travers des principes d’intégrité et de leadership personnel, insistant sur l’importance de l’équilibre entre un égo sain et un respect profond des autres.

"La Sagesse de l’égo" de Frank J. Kinslow
Cet ouvrage aborde l’égo sous un angle spirituel, en soulignant comment comprendre et gérer son égo peut mener à une vie plus sereine et épanouie. Kinslow propose une approche pour dépasser les illusions créées par un égo mal placé et atteindre une paix intérieure durable.

"Les 5 blessures de l’âme" de Lise Bourbeau Cet ouvrage décrit cinq blessures émotionnelles (rejet, abandon, humiliation, trahison, injustice) et les mécanismes de protection qu’elles déclenchent. Il propose une lecture des schémas relationnels et des réactions de l’égo, avec l’objectif de mieux les comprendre pour retrouver plus de liberté intérieure.

"La puissance de la pensée positive" de Norman Vincent Peale
Ce livre démontre comment cultiver un égo positif et une estime de soi saine, en mettant l’accent sur la pensée constructive et la foi en soi. Il encourage un égo bien ancré dans des valeurs de bien-être personnel et de relation harmonieuse avec autrui.

À moi ! Lorsque l’égo paraît » de Valérie Vayer

Dans ce livre engagé, Valérie Vayer explore la construction de l’égo dès la petite enfance et questionne les effets des modèles éducatifs et sociétaux contemporains. Elle souligne notamment l’impact du manque de maternage au sens large — affectif, relationnel et collectif — sur la fragilisation de l’égo à l’âge adulte. L’ouvrage invite à une réflexion profonde sur la responsabilité individuelle et collective dans la construction d’adultes plus ajustés et plus stables intérieurement.